Méthodologie CRPE (Concours de Recrutement de Professeurs des Écoles) : l’analyse de corpus de textes

Ma méthodologie de l’analyse du Corpus de Textes*

Parce que j’aime cette partie 1 de l’épreuve du concours qui demande d’être clair et structuré en si peu de temps, je vous partage quelques astuces et exemples de plan pour la rédaction de votre analyse de textes afin qu’elle soit la plus claire possible aux yeux des correcteurs…

*Ne faîtes plus la faute : un « s » souvent oublié dans les copies… au détriment de la pluralité du sujet proposé !

Qu’est-ce-que l’analyse de textes ?

Le CONTENU est une sorte de CONFRONTATION des IDÉES des textes à développer, soit > une représentation des mêmes idées > d’idées différentes > de points de vue qui se complètent.

Conseils méthodologiques et gestion du temps ?

Lecture 45mn/1h : lecture des textes (7/10 mn par texte) + Brouillon inclus

Les détails comptent > Souligner, surligner, repérer/définir les mots clés, la date de parution, situer les auteurs et leur époque, identifier les actualités sous-jacentes, etc. / Brouillon ou notes en marge des textes du corpus

+ Rédaction 1h max Alinéa + saut de lignes entre chaque partie

Techniques d’analyse du commentaire composé possible : savoir interpréter et rester objectif en utilisant les mots-clés, les images, les définitions… tout en restant dans le sujet et la problématique mais pas d’exemples personnels !  Rester OBJECTIF

Faire un TABLEAU qui distingue les 3 ou 4 textes et leurs idées principales autour du sujet / titre

Pas de paraphrase ou recopiage, éviter les citations, plutôt les EXPLICITER.

Sans oublier la phrase de TRANSITION entre chaque partie (soit encore une généralité qui introduit la suite)

+ Phrases de conclusion à la fin de chaque point de vue ou partie (celle qui répond généralement à l’idée de la partie) et qui introduit la partie ou l’idée suivante (2^ème partie ou conclusion) 

> Attention, NE PAS TOUT ANALYSER, uniquement les idées essentielles des textes qui répondent à la problématique et qu’il faudra regrouper : ce sont généralement des idées qui font écho et qui se complètent par mots-clés, synonymes ou antonymes.

> Évitez de bloquer sur un terme, un élément qui au final, n’apportera rien à l’analyse et vous fera perdre du temps !

> Aérer la copie de la façon suivante : 

• Saut d’une ligne entre chaque partie

• Saut de 2/3 lignes entre introduction et développement + Développement et conclusion

Ma méthode pour gagner du temps…

Après avoir élucidé les 2 questions du plan, faire 2 BROUILLONS :

L’un portant la question/le thème de la première partie du plan.

L’autre brouillon portera la question/le thème de la seconde partie.

À la lecture des textes, synthétiser chaque paragraphe/strophe en 1,2 lignes et l’écrire sur un des deux brouillons correspondant à un des deux thèmes. 

Les mots-clés peuvent orienter notre choix.

Ne pas oublier de noter le numéro/titre du texte ou l’auteur de chaque citation.

À noter  En principe, UN PARAGRAPHE correspond à UNE IDÉE

Trois idées au moins pour chaque texte

Mettre une phrase à chaque idée, un mot-clé, une citation

Un texte = une idée = un auteur

À chaque siècle, son mouvement, sa personnalité… Qui sont leurs auteurs ?

>> Souvent des humanistes de l’antiquité grecque ou romaine (temps qui précède le Moyen Âge), ou une personne influente au moyen-âge ou pendant la période obscure, un religieux,

–  un penseur du 15^ème s. ou de la Renaissance (14-16^ème s.), 

– un auteur du 17^ème, courant de l’humanisme moderne,

– un philosophe du 18^ème s., siècle des lumières, droits de l’homme et de la liberté de penser, 

– un auteur du 19^ème, époque de l‘humanisme idéaliste, capitaliste, matérialiste, une personnalité en faveur du progrès, 

– 20^ème s. avec par exemple, Jean-Paul Sartre ou Heidegger, souvent des écrivains contemporains paradoxaux et tragiques, 

– 21^ème siècle > humanisme décentré et numérique, journaliste d’opinion, expert, spécialiste…

Quels types de textes ?

Descriptifs, narratifs, argumentatif, littéraire, épique (actions héroïques, épopée), épistolaire (correspondance par lettres), témoignages de guerre, pièce de théâtre, roman, nouvelle, conte, critique, journal intime, ouvrage polémique ou d’opinion, théorique ou pédagogique, poésie (v. ci-dessous)

Ex. le sonnet > poème en alexandrin dont 2 quatrains (strophe de 4 vers) + 2 tercets (strophe de 3 vers)

Ex. le poème en prose > forme ordinaire du discours oral ou écrit, non astreinte aux règles de la versification, de la musicalité et du rythme…

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PRÉSENTATION de L’ANALYSE de TEXTES

PLAN en 4 points

1. Phrase d’accroche/présentation du sujet
2. Présentation des textes et leurs auteurs
3. Problématique
4. Annonce du plan sous forme de 2/3 questionnements

1. (Alinea) Une PHRASE D’ACCROCHE suivie du rappel en UNE phrase simple du SUJET évoqué dans le corpus de textes

 Se fier au thème, aux titres, à la consigne voire à certains mots-clés dans les textes, des citations célèbres, des proverbes… pour trouver l’accroche et poursuivre avec le thème du corpus de textes.

(Alinea) Accroche + Annonce du sujet + Les trois, quatre textes qui composent le corpus, en témoignent.

2. PRÉSENTATION de CHAQUE AUTEUR et RÉFÉRENCES

dans l’ordre ou non (contemporain, poète, philosophe, journaliste, auteur, date, titre et ouvrage à souligner…) de CHAQUE TEXTE + RÉSUMER en UNE SEULE PHRASE de QUOI IL/ELLE PARLE. Il s’agit SOUVENT de LEURS POINTS DE VUE à mettre en valeur.

NB : Titres d’un journal, d’une revue et ouvrages à souligner, le reste (recueil de poèmes ou poème, article et nouvelle) entre « guillemets ») / Année de première édition, dates + contexte ou fait particulier de l’actualité / thème

(Retour à la ligne + Alinea) En effet, chaque auteur évoque à sa façon, sa passion pour…

À commencer par tel auteur dans tel ouvrage (à souligner), publié en… L’auteur affirme, raconte, explique, livre, déclare, narre, évoque, imagine, relate, se souvient de, se met à la place de…, prévient…, met en garde sur… aborde la question de…, apporte un éclairage sur…

Tout comme l’auteur… dans … (à souligner si ouvrage), édité en … L’auteur affirme, raconte, explique, livre, déclare, narre, évoque, imagine, relate, se souvient de, se met à la place de…, prévient…, met en garde sur… aborde la question de…, apporte un éclairage sur…

Quant à … De la même façon, … Enfin, … Attention, pas de « nous » (explique que…) + Écrire l’auteur livre un témoignage… et NON, l’auteur nous livre un… On peut alors directement enchaîner sur la question de la problématique.

3. PROBLÉMATIQUE

Quel est l’enjeu des textes ? Il s’agit souvent d’une question simple qui demande plusieurs réponses complexes (cf. titre, consigne…) Pour y répondre, utiliser les mots–clés, les termes utilisés plusieurs fois sont des indices !

(Retour à la ligne + Alinea) Dès lors, pourquoi … en particulier… et comment … ? Telles sont les interrogations abordées par les auteurs que nous tenterons de développer.

4. ANNONCE DU PLAN

Minimum 2 parties (3-4 parties possibles mais attention au temps !) avec 2 sous-parties (ou idées) qui répondent à la problématique :

Ex. : Partie 1 (première question du plan)

         1^ère idée : textes 2 et 4 vs textes 3

         2^ème idée : texte 1 vs texte 3

         3^ème idée : texte 4 uniquement

De même pour la partie 2, confrontez les idées en 2 sous-parties afin de répondre à la deuxième question du plan annoncé. 

NB Si la problématique n’aide pas à construire les parties, choisir les caractéristiques du sujet abordé (avantages, inconvénients, atouts et faiblesses…) et ses conséquences sur l’individu, l’école ou la société.

(Retour à la ligne + Alinea) Il s’agira dans un premier temps de… puis dans un second temps, de se demander ce qui fait que… (faire attention à ne pas répéter ou paraphraser la problématique)

SAUT 2/3 LIGNES

>> DÉVELOPPEMENT du plan, ses parties et sous-parties

À noter  En principe, un paragraphe correspond à une idée

1. Annonce de la première partie (reprise de la question 1 du plan) : Phrase introductive et générale qui commence par reprendre la première question du plan qu’on reformule.

Puis du général au particulier : le plan est progressif, organisé et cohérent entre les parties, les idées mais toujours en périphérie du sujet principal des textes.

De même pour la seconde partie (reprise de la question 2 du plan) Voir encadré ci-dessous.

+ Phrase de transition pour conclure la première partie

(Saut de ligne + Alinea) Phrase de transition : Après avoir étudié …(sujet de la première question),il s’agit désormais d’en étudier les … (sujet de la deuxième question)

Il existe une multitude de CONNECTEURS LOGIQUES dont voici quelques exemples :

En premier lieu… De prime abord… selon tel auteur… d’après… selon les termes de…

D’une part… d’autre part… Autrement dit… de façon réciproque…

Quant à… Pour… et …, dit-il / disent-ils… écrit-il… pense-t-il…, se souvient… cela suscite chez l’auteur, …

Un sentiment / une méfiance / une critique /une définition / un souvenir marquant… que semble rejoindre… a priori, vraisemblablement… partagé(e) par… des similitudes que partagent…

De la même façon pour … en effet, ainsi, ceci dit, … Les (deux) auteurs s’accordent à dire que…

L’auteur ajoute, confirme / affirme / déclare d’autant plus que …

Il/elle aborde en particulier…, se confie (sur) … décrit… compare…, s’imagine que…, détaille…, énumère…, témoigne de…, définit… qualifie comme…, reconnaisse(nt) que…, insiste sur…, déplore…, s’attache à dire que…, … avec qui, l’auteur a des affinités avec…, du point de vue de…

Il s’associe à l’opinion, … approuve l’idée, la remarque de…, la partage…, la réflexion de… pour écrire/avancer que… mettre en valeur/en avant… s’oppose à…, analyse la situation…, décrit en détails, imagine que … d’où sa/son…

À l’image de l’auteur / de l’exemple de… qui … au regard de … au vu de leurs expériences de lecture…

À titre d’exemple, … au même titre que …

En outre… par ailleurs, … à ce propos, en ce qui concerne…

En parallèle, en même temps…

Par ce que … car … à cause de… en raison de… à vrai dire…

Par le biais de…, grâce à… à l’aide de…, à l’appui de… fort de …

Désormais… D’emblée, … également…, Tandis que… par ailleurs, … poursuit…

Contrairement à… il continue…, A contrario, … pourtant, cependant… en revanche, … toutefois, … néanmoins… à l’opposé… à l’inverse de…, au contraire, l’auteur semble/s’avère plus enclin à … ne partage pas l’avis de… Il n’est définitivement pas d’accord avec…, n’est pas du même avis que… en totale opposition avec… alors que… ne s’attarde pas sur le sujet… ne pense pas que…

Finalement, … en fin de compte… somme toute…, in fine…

+ Phrase de transition pour conclure la deuxième partie

SAUT 2/3 LIGNES

CONCLUSION

Réponse brève de 5-6 lignes max qui répond à la problématique énoncée dans l’introduction. Y répondre en reprenant les idées rédigées dans la partie développement et finir ou non (en une phrase) par un exemple, un fait ou un questionnement pris dans les textes et dont on n’a pas parlé(perspective, ouvrir le débat sur une autre question).

(Saut de ligne + Alinea) Pour conclure, rappelons que …(sujet abordé par les textes + question de la partie 1) … En ce qui concerne ses enjeux(question de la deuxième partie), …

OU 

Entre le 16^ème siècle et le 21^ème siècle (ou selon l’époque de publication des textes), le corpus de textes dans ses écarts chronologiques et dans la qualité de ses auteurs, permet d’affirmer la permanence de ce thème intemporel et complexe qu’est le/la… … + Rappeler succinctement ce qui a été dit en partie 1 et 2 (une phrase pour chaque partie suffit).

Ma méthodologie semble assez complète pour commencer à se faire une idée ou en tout cas, votre propre idée de ce qu’on vous demande au concours. De là, je vous invite à lire le prochain article, il présente un exemple plus synthétique de la RÉDACTION de L’ANALYSE de TEXTES…